Récemment Marianne titrait: "Enquête : la bande dessinée est-elle devenu intello ?" .
Ma réponse : La bande dessinée est avant tout devenue une très grosse industrie. Et pour chaque éditeur qui décide de passer par le réseau des librairies, l'enjeu est d'avoir tjrs qq chose sur les étales, au risque de se faire piquer la place par un autre. Donc il vont chercher de la viande fraiche, là ou il y en a ... et à pas cher si possible.
C'est ainsi que l'on se retrouve avec des albums de blogueur/euse de 150 pages , payés à coup de pied au cul (et aussi du rachat de droits étrangers, payés à peine 1000 à 3000 euros ), puisque ces jeunes "auteurs/autrices" sont prêt à tout pour être publiés sans aucune connaissance du métier ni du droit d'auteur; mais sont vendus à grand coups de publicités , de passage radio ou télé et aussi bien évidemment d'articles de blogueurs et sites BD de tout poil qui s'auto-érigent grands critiques d'art parce qu'ils ont lu trois tintin et ont surtout besoin de faire le buzz et remplir leurs pages (pour avoir à leur tour de la visibilité ).
Tout ça évidemment, lus par des lecteurs en mal être dans une société, qui se foutent du graphisme, du moment qu'ils se retrouvent dans ces récits. Je dis récit, car une BD sans case, sans maîtrise graphique, coloriée comme un album pour enfant, ça ne peut pas , de mon point de vue ( j'ai pas dit que j'étais parfait ), s'appeler une BD. Bien sûr, il faut aussi bien être conscient que la BD ne peut pas être que des génies comme Will Eisner, Franquin, Neal Adams (... et à peine deux ou trois dizaines d'autres artistes depuis le début de la BD ), car comme dans tout domaine ils ne sont que 1 pour cent d'extraordinaires, pour 9 pour cent de bons et 90 de mauvais. Seulement voilà, et je reviens au début de mon post, "La bande dessinée est avant tout devenue une très grosse industrie" et il faut publier à tout prix.
Donc si je devais résumer, mais ce n'est que mon avis après plus de 30 ans de métier, oui, une certaine "BD" est devenue intello et même s'auto-congratule de sa médiocrité. j'aurais bien dit que c'est de la branlette, mais vu mon travail, on va me dire que c'est ma spécialité.
Maintenant, si l'état avait légiféré , comme l'avait demander le rapport Racine ( https://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Rapports/L-auteur-et-l-acte-de-creation ) sur un prix à la page honnête qui permette aux auteurs de vivre décemment de leur travail ( mais qui embêtait tellement les éditeurs, qu'ils ont fait pression pour l'enterrer ), je vous fiche mon billet qu'aujourd'hui, il y aurait dix fois moins de livres sur le marché et que la qualité serait un peu plus au rendez-vous
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